Les déclarations de plusieurs hauts responsables israéliens appelant à l’annexion immédiate de la Cisjordanie occupée ont provoqué une onde de choc dans le monde arabe. Quatorze ministres israéliens et le président de la Knesset, Amir Ohana, ont signé une lettre commune adressée à Benyamin Netanyahu, exigeant que le gouvernement israélien impose sa souveraineté sur ce territoire palestinien.
Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a lui aussi soutenu cette démarche, affirmant que « le temps de la souveraineté est venu », dans une posture que plusieurs capitales arabes jugent provocatrice et contraire au droit international.
À Ramallah, l’Autorité palestinienne a vivement condamné ces appels, qualifiant cette initiative de « menace directe pour la stabilité régionale » et de violation manifeste des principes du droit international. Elle rappelle que la Cisjordanie et Jérusalem-Est font partie des territoires occupés depuis 1967 et doivent être restitués, conformément aux résolutions onusiennes.
Le ministère jordanien des Affaires étrangères a dénoncé des « déclarations dangereuses », tandis que l’Arabie saoudite a fustigé une tentative illégale d’expansion coloniale. Riyad a insisté sur le respect des résolutions internationales et la fin immédiate de toute politique d’annexion.
L’Égypte, pour sa part, a rejeté catégoriquement les déclarations israéliennes, les considérant comme une entrave grave à la solution à deux États. Le Caire met en garde contre toute mesure unilatérale susceptible de compromettre les efforts diplomatiques en cours.
Depuis le début de la guerre contre Gaza en octobre 2023, les violences en Cisjordanie se sont intensifiées. D’après les autorités palestiniennes, près de 1 000 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis cette date, et plus de 7 000 autres blessés, victimes des forces israéliennes ou de colons. L’appel à l’annexion intervient malgré l’avis de la Cour internationale de justice, qui a jugé en 2024 que l’occupation israélienne était illégale et que les colonies devaient être démantelées.
Les réactions fermes des États arabes témoignent d’un rejet unanime de toute tentative d’annexion, perçue comme une provocation supplémentaire au moment où la région est déjà sous haute tension. Alors que la communauté internationale appelle à la désescalade, Israël poursuit sa stratégie unilatérale, au risque de rompre définitivement les ponts avec ses voisins arabes modérés.