Le tribunal spécial de N’Djamena a confirmé, ce mardi 2 juillet, le maintien en détention préventive des journalistes Monodji Mbaidiguim Olivier, Mahamat Saleh Hisseine et Ndilyam Alladoum. La demande de mise en liberté provisoire déposée par leurs avocats a été rejetée. Les trois journalistes sont poursuivis pour « entretien avec les agents d’une puissance étrangère et intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad ou à ses intérêts économiques ». Ces chefs d’accusation, jugés graves, sont passibles d’un à cinq ans d’emprisonnement ferme.
Monodji Mbaidiguim, directeur de publication du journal Le Pays et correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad, est détenu depuis le 5 mars 2025 à la maison d’arrêt de N’Djamena, aux côtés de ses deux confrères. Le 9ᵉ substitut du procureur a requis une peine de deux ans d’emprisonnement lors de la dernière audience.
Au total, 16 journalistes sont impliqués dans cette affaire qui suscite une vive inquiétude dans les milieux de la presse tchadienne et internationale. Toutefois, seuls trois sont actuellement incarcérés.
Plusieurs organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse ont dénoncé une atteinte au droit à l’information et exigé la libération immédiate des journalistes détenus. Le gouvernement tchadien n’a, pour l’heure, pas réagi publiquement à ces critiques.