Dans le cadre d’un repos biologique annuel, la Guinée suspend temporairement toute activité liée à la coupe, au transport et à l’importation de bois sur l’ensemble de son territoire. La mesure, annoncée par le ministère de l’Environnement et du Développement Durable, s’appliquera du 7 juillet au 30 septembre 2025.
L’objectif affiché est clair : ralentir la déforestation et restaurer les écosystèmes fragilisés. La décision s’appuie sur la législation forestière guinéenne, notamment la Loi de 2017 et l’Arrêté de 2016, qui encadrent la gestion durable des ressources naturelles.
Toutes les autorités concernées collectivités locales, gendarmerie environnementale, douanes, Office guinéen du bois sont appelées à veiller rigoureusement à l’application de l’interdiction, sous peine de sanctions pour les contrevenants.
Cette suspension intervient dans un contexte alarmant de recul forestier. Entre 2001 et 2024, la Guinée a perdu près de 149 000 hectares de forêts naturelles, selon Global Forest Watch. En 2023 seulement, plus de 9 200 hectares ont été déboisés, notamment en Guinée forestière.
Avec seulement 28 % de couverture forestière en 2020 selon la FAO, le pays voit ses massifs notamment ceux de Ziama, du Fouta Djalon et du mont Nimba soumis à une pression croissante, due à l’agriculture itinérante, aux feux de brousse et à l’exploitation minière.
Si les ONG environnementales saluent ce repos biologique, elles appellent à un accompagnement des populations vivant de la filière bois, en proposant des alternatives économiques durables.
La reprise des activités forestières sera annoncée ultérieurement, en fonction de l’évolution de la situation écologique.
