En marge de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, les présidents Bassirou Diomaye Faye et Emmanuel Macron ont affiché leur volonté commune de redéfinir en profondeur les relations entre le Sénégal et la France. Une coopération réorientée autour de la souveraineté, du respect mutuel et de nouveaux axes stratégiques.
Les deux chefs d’État se sont entretenus lundi 30 juin sur plusieurs dossiers bilatéraux et géopolitiques. « Nos échanges ont porté sur la coopération entre le Sénégal et la France, ainsi que sur les enjeux régionaux et internationaux d’intérêt commun », a déclaré le président Faye.
Pour Emmanuel Macron, cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de « refonte » du partenariat franco-sénégalais. « Il doit nous permettre d’avancer ensemble au service des intérêts de nos peuples et de notre souveraineté », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Il a souligné quatre domaines prioritaires : économie, sécurité et défense, culture et mémoire.
Ce nouveau cap s’inscrit dans la continuité du dialogue amorcé en juin 2024 à Paris, lors du Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinale. Les deux dirigeants y avaient posé les bases d’un partenariat rééquilibré, ancré dans les principes de souveraineté nationale et de coopération équitable.
Sur le terrain militaire, cette refondation coïncide avec le retrait progressif des Éléments français au Sénégal (EFS), entamé en mars 2025. Une réorganisation supervisée par la commission conjointe franco-sénégalaise, dans un contexte de recomposition des relations sécuritaires en Afrique de l’Ouest.
Sur le plan économique, la France reste un partenaire commercial majeur du Sénégal. En avril 2025, elle représentait 10,2 % des importations sénégalaises, se positionnant comme le deuxième fournisseur du pays. Les échanges concernent notamment les produits pétroliers raffinés, les machines, le riz et les métaux.
Les exportations sénégalaises, quant à elles, ont progressé de 14,2 % pour atteindre 469,9 milliards FCFA, tirées par les ventes de pétrole brut, de poisson et de ciment. Le déficit commercial bilatéral s’est légèrement aggravé, passant à -56,4 milliards FCFA.
Dans un contexte de réajustement des relations France-Afrique, cette rencontre marque une étape significative. Dakar et Paris souhaitent désormais bâtir un partenariat plus équilibré, capable de répondre aux aspirations nouvelles de part et d’autre.