L’UE sous présidence danoise : cap sur la sécurité et la défense

Le Danemark a officiellement pris la présidence tournante de l’Union européenne ce mardi 1er juillet, avec une priorité affirmée : la sécurité du continent. Dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine, les tensions géopolitiques et les menaces hybrides croissantes, Copenhague entend faire de la défense européenne un axe central de son mandat.

La Première ministre, Mette Frederiksen a clairement indiqué que la sécurité constituait « la priorité absolue » de cette présidence. Dans un entretien au journal Politiken, elle a rappelé que l’OTAN avait récemment adopté un nouvel objectif : consacrer 5 % du PIB à la sécurité d’ici 2035, dont au moins 3,5 % aux dépenses militaires. Si certains États, comme l’Espagne, jugent ce cap difficile à atteindre, le Danemark veut en faire un moteur d’action européenne.

Le gouvernement danois souhaite accélérer la mise en œuvre du plan de renforcement des capacités de défense adopté en mars dernier. Ce plan prévoit notamment des financements simplifiés et des prêts destinés à soutenir l’industrie de défense européenne. L’ambition : rendre l’Europe moins dépendante de ses alliés extérieurs et plus autonome sur le plan stratégique.

Mette Frederiksen, à la tête du Danemark depuis 2019, a déjà porté les dépenses militaires de son pays au-dessus des 3 % du PIB. Elle insiste sur l’urgence d’une réponse européenne coordonnée face à une situation sécuritaire qu’elle juge « instable et dangereuse ». « L’histoire de l’Europe montre que les conflits peuvent se propager rapidement », a-t-elle averti.

Sur le plan diplomatique, le Danemark, traditionnellement proche des États-Unis, s’est rapproché de la position française sur la souveraineté stratégique de l’UE, notamment après les tensions provoquées par Donald Trump. L’ancien président américain avait en 2019 exprimé son intention d’acheter le Groenland, suscitant une vive réaction de Copenhague. Récemment, Trump est allé plus loin, menaçant d’y recourir par la force.

Autre pilier de la feuille de route danoise : la lutte contre l’immigration irrégulière. Fidèle à sa politique migratoire stricte, le Danemark entend promouvoir des solutions « nouvelles et innovantes », comme l’externalisation des demandes d’asile et une remise en cause de certains arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Avec ce programme offensif, le Danemark compte imprimer sa marque sur la scène européenne et poser les bases d’une Europe plus résiliente, plus sûre et plus affirmée dans un monde en pleine recomposition.

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