Après le Manitoba, c’est au tour de la Saskatchewan, dans l’Ouest canadien, de décréter l’état d’urgence face à la progression rapide des feux de forêt. Le Premier ministre provincial, Scott Moe, a alerté sur la gravité de la situation et la nécessité d’anticiper le pire, alors que les prévisions météorologiques n’offrent aucun répit. Environ 4.000 personnes ont déjà été évacuées de la Saskatchewan. Le manque de pluie, combiné à des vents défavorables, laisse craindre une aggravation dans les jours à venir. « Nous prenons toutes les mesures possibles pour protéger les communautés », a déclaré Moe devant la presse.
Au Manitoba, la situation reste critique. Plus de 17.000 habitants ont dû fuir plusieurs localités, dont des communautés autochtones du nord. L’armée canadienne a mobilisé ses avions pour aider à l’évacuation, tandis que la Croix-Rouge tente d’offrir un accueil d’urgence aux déplacés. « Les gens sont exténués. Ils ont tout laissé derrière eux, sans savoir s’ils pourront rentrer chez eux », a témoigné Luc Mullinder, responsable régional de l’organisation humanitaire.
À Flin Flon, ville minière de 5.000 habitants située au nord du Manitoba, les flammes se sont rapprochées à moins de 500 mètres des habitations jeudi après-midi. Les derniers bus d’évacuation ont quitté la ville dans l’urgence. « La fumée est si dense que les avions-citernes ne peuvent plus intervenir », a expliqué le maire George Fontaine.
Les autorités canadiennes redoutent une saison particulièrement intense. D’après leurs prévisions, les incendies pourraient dépasser la moyenne en intensité dès juin, avec une aggravation probable en août. La sécheresse prolongée qui affecte plusieurs régions alimente cette menace croissante.
Ces événements confirment les craintes exprimées depuis plusieurs années sur l’impact du changement climatique sur les forêts canadiennes, de plus en plus vulnérables face à des conditions extrêmes.