Un scandale secoue les préparatifs du Hajj 2025 en Guinée. Plus de 400 fidèles, engagés dans leur voyage spirituel vers La Mecque, ont été piégés par un réseau d’escrocs qui leur a extorqué près de 30 milliards de francs guinéens. Au cœur de cette affaire, selon MOSAIQUE, une femme identifiée comme Fatoumata Domani Konaté, connue sous le surnom de « Nani ». Se présentant comme une proche de la mère du président de la transition, elle aurait mis en place une fausse agence d’organisation du pèlerinage, avec l’appui indirect de certaines figures religieuses, selon les victimes.
Réunis à la mosquée de Cobayah à Conakry, site officiellement reconnu par la Ligue islamique, les candidats ont suivi des formations et reçu des vaccins, convaincus d’être sur la bonne voie. Des guides religieux réputés ont renforcé leur confiance, allant jusqu’à les qualifier de “pèlerins privilégiés”. Les escrocs ont utilisé tous les moyens pour donner une apparence officielle à leur opération : uniformes semblables à ceux de la Ligue, séances de vaccination, documents bien ficelés, et collecte directe des fonds via les comptes de Domani Konaté. Le montant moyen versé par chaque personne avoisinerait les 60 millions GNF. Certains auraient même déboursé jusqu’à 75 millions.
Aujourd’hui, Domani Konaté reste introuvable. Son compte a été gelé. Deux membres présumés de son réseau sont entre les mains de la police, dont un certain Bangoura. Une plainte collective a été déposée à la DPJ, qui détient également les pièces de voyage saisies.
Face à cette désillusion, les victimes n’espèrent plus embarquer pour La Mecque cette année. Mais elles demandent un geste du président de la République : que l’État les aide au moins à récupérer leurs économies. Pour elles, ce n’était pas un simple voyage, mais un engagement spirituel majeur. « Ce n’est pas pour rester à Conakry que nous avons tout sacrifié. C’était un acte de foi », témoigne Amara 2 Sylla, porte-voix du collectif.
La Ligue islamique, pour sa part, reste silencieuse, officiellement occupée par l’organisation du Hajj. Mais la confiance est brisée. Et les questions restent nombreuses.