RDC : Joseph Kabila dénonce une « campagne odieuse » après la levée de son immunité

Accusé de complicité dans une agression armée, Joseph Kabila sort de son silence. Moins de 24 heures après la levée de son immunité parlementaire par le Sénat congolais, l’ancien président fustige une manœuvre politique visant à l’écarter de la scène nationale. Dans une déclaration solennelle faite ce vendredi, Joseph Kabila qualifie d’« odieuse » la campagne dont il dit être la cible. Il affirme que les poursuites engagées contre lui sont motivées par une volonté de falsifier l’histoire et d’étouffer toute voix discordante. « Le pays est gravement malade. Son pronostic vital est engagé », alerte-t-il, dénonçant une justice instrumentalisée à des fins politiques.

L’ex-chef de l’État rappelle avoir cédé pacifiquement le pouvoir en 2019, un geste rare depuis l’indépendance du pays. Depuis, il avait observé un devoir de réserve. Mais face à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire, il estime ne plus pouvoir se taire. Le vote du Sénat du 22 mai, approuvé à une large majorité (88 voix pour, 5 contre), répondait à une demande de l’Auditeur général près la Haute cour militaire. Joseph Kabila est soupçonné d’avoir soutenu l’agression rwandaise via le mouvement rebelle AFC/M23. En réaction, les autorités ont saisi certains de ses biens et restreint les déplacements de son entourage.

L’ancien président conteste fermement les accusations, qu’il juge infondées. Il évoque notamment une rumeur sur sa présence imminente à Goma, qui aurait servi de prétexte à des décisions « arbitraires », symptomatiques selon lui d’un « recul spectaculaire de la démocratie ». Joseph Kabila met également en cause l’interprétation officielle de l’accord de coalition signé en 2019 avec Félix Tshisekedi. Il déplore que « des contrevérités » aient été répandues, y compris par ceux qui l’avaient signé avec lui.

Face à ce qu’il décrit comme une stratégie de diversion, destinée à masquer les échecs du pouvoir en place, l’ancien président réaffirme son engagement envers le Congo. « Sa souveraineté et son intégrité territoriale ne sont pas négociables », insiste-t-il. Il se dit prêt, comme dans le passé, à « défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême ».

Dans un appel à l’unité nationale, Joseph Kabila propose de contribuer à la reconstruction d’un pays « qui se meurt ». En rupture avec son silence habituel, cette sortie marque une volonté de réaffirmer son rôle dans un contexte politique de plus en plus polarisé.

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