À l’approche du Cyber Africa Forum (CAF) prévu les 24 et 25 juin 2025 à Cotonou, les autorités ivoiriennes réaffirment leur ambition de faire du digital un levier stratégique de développement. Vendredi à Abidjan, le promoteur du forum, Franck Kié, a exposé les défis de la transformation numérique en Afrique et souligné l’urgence de bâtir des alliances solides pour faire face à la quatrième révolution industrielle.
Le CAF, devenu un rendez-vous incontournable pour les experts et décideurs de la cybersécurité, vise à renforcer les réponses africaines aux menaces numériques croissantes. « Nous devons aller au-delà du plaidoyer. Il faut agir, coopérer et surtout prendre conscience des attaques que subissent nos pays », a déclaré Franck Kié, appelant à des investissements urgents dans les infrastructures, la réglementation et la formation.
Karen Diallo, directrice de la transformation digitale au ministère ivoirien de la Transition numérique, a quant à elle rappelé que la vision du président est de faire du numérique un vecteur de croissance du PIB. La Stratégie nationale du numérique 2021-2025 repose sur sept piliers, dont l’innovation, les services financiers et la cybersécurité. À cette stratégie s’ajoute désormais une feuille de route dédiée à l’intelligence artificielle (IA), avec des réformes éducatives prévues pour introduire l’IA dès l’enseignement de base.
Parmi les initiatives concrètes : des formations numériques en milieu rural via la SNDI, des programmes d’inclusion pour les femmes et la création de cinq centres régionaux d’excellence. « Il nous faut une armée de jeunes talents capables de porter cette transformation », a insisté Mme Diallo.
Le secteur privé attend aussi des actes. Pour Joseph Olivier Biley, cofondateur de JooL International, « l’État doit nous faire confiance, intégrer les startups à ses politiques, faciliter notre accès aux marchés et créer des conditions favorables à l’adoption de nos innovations ».
La cinquième édition du CAF à Cotonou portera sur le thème « Résilience numérique et transformation numérique de l’Afrique ». Plus de 1000 participants sont attendus pour faire avancer un écosystème panafricain inclusif et durable.
