Les premières consultations entre la Confédération des États du Sahel (AES) et la Cédéao se sont tenues ce 22 mai à Bamako, marquant une étape clé dans la phase post-retrait des trois pays sahéliens de l’organisation régionale. Autour de la table : les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger, et le président de la Commission de la Cédéao, Omar Alieu Touray. Les échanges ont débouché sur un relevé de conclusions qui fixe le cadre des négociations à venir.
Au menu des discussions : les enjeux politiques, diplomatiques, institutionnels, juridiques, sécuritaires, mais aussi les axes de développement économique et social. Les deux parties ont affirmé leur volonté de maintenir les acquis de l’intégration régionale, en particulier la libre circulation des personnes et des biens, jusqu’à la mise en place de nouveaux accords.
La sécurité régionale, fragilisée par la persistance des menaces terroristes, a été présentée comme une priorité commune. Dans un esprit de coopération, les deux camps ont salué le climat « de fraternité et de responsabilité » ayant prévalu à cette première rencontre.
Malgré les tensions apparues depuis l’annonce du retrait de l’AES en janvier 2024 officialisé début 2025 des signes d’apaisement émergent. Le sommet de Bamako s’inscrit dans la continuité des efforts engagés en février par les pays sahéliens pour réaffirmer leur unité et en avril par la Cédéao à Accra pour encadrer un retrait ordonné. La dynamique actuelle ouvre la voie à de nouvelles formes de coopération. Des émissaires, des compromis, mais surtout la volonté partagée de préserver le dialogue malgré la rupture institutionnelle.