La Commission européenne vient de placer le Vietnam dans la catégorie des pays à « faible risque » dans le cadre de sa nouvelle réglementation contre la déforestation, connue sous le nom d’EUDR. Cette reconnaissance représente un signal fort : les efforts du pays en matière de gestion durable des forêts et de gouvernance environnementale sont salués au plus haut niveau.
Grâce à ce classement favorable, les produits agricoles et forestiers vietnamiens notamment le café, le bois et le caoutchouc bénéficieront de procédures d’exportation simplifiées vers l’Union européenne. Ce statut allégé entraînera une réduction des contrôles et des démarches administratives, offrant aux entreprises vietnamiennes un avantage compétitif non négligeable sur le marché européen.
L’EUDR, qui deviendra pleinement applicable d’ici la fin de l’année 2025, impose des obligations strictes de traçabilité sur plusieurs produits liés à la déforestation, comme le bois, le cacao, le soja, l’huile de palme, le bœuf et leurs dérivés (meubles, cuir, chocolat…). L’objectif est de rompre les liens entre commerce international et destruction des forêts.
Dans cette première vague d’évaluation, seuls quatre pays la Biélorussie, le Myanmar, la Corée du Nord et la Russie – ont été désignés comme à « risque élevé ». Des nations comme le Brésil et l’Indonésie se retrouvent en position intermédiaire, à « risque standard ». Le Vietnam, lui, accède à la catégorie la plus favorable.
Ce classement est le fruit d’une collaboration de longue date entre le Vietnam et l’UE, notamment à travers l’Accord de partenariat volontaire FLEGT (Application des réglementations forestières, gouvernance et commerce), qui renforce la légalité et la traçabilité du bois exporté.
Pour Tran Van Cong, conseiller agricole du Vietnam auprès de l’UE, cette décision valide l’engagement du pays en faveur d’un modèle de développement durable et renforce les perspectives du commerce bilatéral dans une logique verte et responsable.
Pour accompagner les entreprises dans l’application de cette réglementation, la Commission européenne a publié des guides explicatifs dès avril 2025. Elle a aussi mis en place des outils pour réutiliser certaines déclarations déjà fournies, afin d’alléger les démarches.
En parallèle, l’UE a mobilisé 86 millions d’euros dans le cadre de l’initiative Team Europe afin d’aider les pays en développement à adapter leurs chaînes d’approvisionnement aux nouvelles normes environnementales. Plus de 300 réunions techniques et 50 webinaires ont été organisés, avec des supports disponibles en 50 langues.
L’Union européenne a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec le Vietnam et les autres pays partenaires. Objectif : faire de l’EUDR un levier efficace contre la déforestation sans pénaliser les économies légitimes.