Cinquante-cinq hommes ont été interpellés cette semaine dans 42 départements. Ils sont soupçonnés d’implication dans un réseau pédocriminel actif sur Telegram. L’enquête, lancée il y a dix mois par l’Office central de lutte contre les violences faites aux mineurs (Ofmin), fait suite à l’arrestation de plusieurs pédocriminels à l’été 2024. Ces derniers diffusaient des images d’abus sur des enfants via la messagerie cryptée.
Parmi les suspects figurent un prêtre, un grand-père, un ambulancier, un professeur de musique et plusieurs pères de famille. Ils ont entre 25 et 75 ans. Ils sont accusés de consultation, diffusion ou détention de contenus pédopornographiques, parfois impliquant des enfants de moins de 10 ans.
Trois critères ont guidé les interpellations : antécédents judiciaires, proximité avec des enfants, ou profession jugée à risque. « Il a fallu dix mois d’infiltration, d’analyses et de décryptage d’échanges chiffrés », a précisé Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel de l’Ofmin. Une cellule dédiée a été mise sur pied pour identifier les auteurs grâce à l’analyse d’images et de métadonnées.
Telegram reste, selon lui, « la plateforme privilégiée des pédocriminels ». Malgré l’arrestation de son fondateur Pavel Durov au Bourget en août 2024, la messagerie reste peu coopérative. « Elle respecte à peine ses obligations légales », a déploré Bevan.
Les procédures judiciaires sont en cours. Certains suspects ont été déférés, d’autres attendent une comparution immédiate. Les 42 parquets concernés n’ont pas encore centralisé le dossier.