Gaza : vingt-deux pays exigent la fin du blocus israélien 

Vingt-deux États donateurs et plusieurs représentants de l’Union européenne exigent d’Israël la levée immédiate de son blocus sur Gaza. Dans une déclaration publiée mercredi 21 mai, ils dénoncent un blocage humanitaire prolongé, qualifié d’insoutenable. « La distribution de l’aide humanitaire doit reprendre sans entrave », peut-on lire dans le texte signé par la France, l’Allemagne, le Canada, le Japon, la Norvège, et d’autres. Ces pays alertent sur une urgence extrême : les stocks de nourriture et de médicaments sont à sec, et la population gazaouie est menacée par la famine.

Les signataires pointent du doigt un nouveau dispositif israélien de gestion de l’aide, jugé inefficace et dangereux. Ils l’accusent de compromettre la sécurité des humanitaires, de politiser l’aide et de miner l’indépendance des Nations unies. Malgré des conditions dramatiques, les agences humanitaires continuent leurs opérations « avec courage et détermination », saluent les États donateurs, qui appellent à respecter les principes humanitaires fondamentaux : neutralité, impartialité, indépendance et humanité.

Par ailleurs, ils exigent la libération des otages encore retenus par le Hamas, tout en réaffirmant la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat. Ils insistent sur une sortie durable du conflit : « La solution à deux États reste la seule issue viable pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. »

Mardi 20 mai, Israël a autorisé l’entrée de 93 camions d’aide via Kerem Shalom. Une mesure jugée largement insuffisante par les Nations unies. Dans une déclaration à la BBC, Tom Fletcher, chef de l’OCHA, a averti que 14 000 bébés pourraient mourir dans les prochaines 48 heures si l’aide n’arrive pas.

Depuis le 2 mars, aucun convoi humanitaire n’avait été autorisé à entrer à Gaza, en raison de « motifs de sécurité », selon les autorités israéliennes. Ce blocus, qualifié d’inhumain, a été condamné par plusieurs ONG dont Médecins du Monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council. Ces organisations parlent d’un « effondrement total » de l’aide et dénoncent « l’un des pires échecs humanitaires de notre génération ».

Depuis la reprise des offensives israéliennes le 18 mars 2025, plus de 3 000 Palestiniens ont été tués, portant le bilan à plus de 53 000 morts depuis octobre 2023. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants.

En janvier 2024, la Cour internationale de Justice a ordonné à Israël de prévenir tout acte de génocide et de garantir l’accès à l’aide. En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis plusieurs mandats d’arrêt, dont un visant le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Malgré cela, les violations se poursuivent.

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