Face à la rupture entre la Cédéao et la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Sénégal adopte une stratégie diplomatique pragmatique axée sur la coopération bilatérale et l’équilibre. À Bamako, le ministre sénégalais des Forces armées, Général Birame Diop, a rencontré le président malien Assimi Goïta le 19 mai pour renforcer la coopération sécuritaire, notamment face aux violences dans l’ouest malien proches de la frontière sénégalaise. Dakar et Bamako multiplient les échanges militaires depuis l’accord technique de 2021 et mènent des opérations conjointes avec la Mauritanie.
Au Burkina Faso, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a plaidé pour une approche inclusive de la crise, critiquant certaines décisions de la Cédéao comme les sanctions contre le Mali. Malgré les tensions, il a réaffirmé la solidité des liens bilatéraux avec 20 accords ratifiés et 23 en discussion, tout en saluant l’héritage panafricaniste de Thomas Sankara.
Au Niger, la visite du Général Diop et d’Amadou Hott, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement, a permis de relancer les coopérations en défense, sécurité, commerce et connectivité, avec des projets concrets comme une liaison aérienne directe via Air Sénégal.
Le Sénégal se positionne ainsi comme un médiateur crédible, capable de dialoguer avec tous, et cherche une sortie de crise inclusive. Critique envers les erreurs passées, il privilégie une diplomatie bilatérale pragmatique pour préserver ses intérêts et jouer un rôle pivot dans la redéfinition des relations régionales au Sahel et en Afrique de l’Ouest.