Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle polonaise avec 30,8 % des voix, selon un sondage à la sortie des urnes diffusé ce dimanche 19 mai. Il devance de justesse le candidat nationaliste Karol Nawrocki, soutenu par le PiS, qui obtient 29,1 %.
Porté par la Plate-forme civique (PO), formation centriste du Premier ministre Donald Tusk, Trzaskowski devra affronter Nawrocki dans un second tour qui s’annonce extrêmement serré. Le duel entre ces deux figures illustre la fracture persistante entre l’élite libérale urbaine et les bastions conservateurs du pays.
L’extrême droite en embuscade
Slawomir Mentzen, candidat de l’alliance d’extrême droite Confederation, arrive en troisième position avec 15,4 % des suffrages. Ce score confirme l’enracinement de l’extrême droite dans une partie de l’électorat, sans toutefois lui permettre d’accéder au second tour.
La participation s’est élevée à 66,8 %, un taux élevé qui traduit l’enjeu de cette présidentielle pour une Pologne profondément divisée sur les questions de libertés, de justice, d’Europe et d’identité nationale.
Un second tour sous haute tension
La très faible marge séparant Trzaskowski de Nawrocki annonce une fin de campagne tendue. L’opposition libérale espère consolider une majorité en mobilisant les électeurs des grands centres urbains, tandis que le PiS mise sur un sursaut des régions rurales et conservatrices.
Au-delà d’un simple affrontement de personnalités, ce second tour cristallisera deux visions de la Pologne : l’une tournée vers l’Union européenne et les réformes démocratiques, l’autre attachée aux valeurs traditionnelles et à une souveraineté nationale renforcée. Le vainqueur héritera d’un pays polarisé, en quête de stabilité politique après plusieurs années de tensions institutionnelles.