Le Vietnam a réussi à rapatrier 471 de ses ressortissants bloqués au Myanmar, à l’issue de trois missions d’envergure menées les 8, 28 avril et 14 mai 2025. L’opération, pilotée par le ministère des Affaires étrangères en coordination avec plusieurs institutions nationales, constitue une réussite diplomatique majeure dans un contexte régional tendu.
Ces citoyens vietnamiens avaient été retrouvés dans la ville de Myawaddy, au sud-est du Myanmar, à la frontière avec la Thaïlande. Ce carrefour frontalier est devenu ces dernières années un point chaud du crime organisé, mêlant jeux d’argent, escroqueries en ligne, travail forcé et trafic d’êtres humains. Des milliers de travailleurs étrangers y opéraient illégalement.
En mars 2025, une vaste opération conjointe entre les forces birmanes et thaïlandaises a visé plusieurs établissements illégaux à Myawaddy. Les autorités ont identifié des dizaines de milliers de personnes en infraction, dont de nombreux Vietnamiens. Ces derniers, considérés comme immigrants et travailleurs illégaux, ont été expulsés.
D’après Luong Thanh Quang, directeur adjoint du Département consulaire, le plan de rapatriement a été mis en place malgré d’importants obstacles logistiques. La situation sécuritaire empêchait tout déplacement depuis l’ambassade du Vietnam à Yangon vers Myawaddy. La montée rapide du nombre de ressortissants vietnamiens concernés plus de 680 identifiés a exigé des vérifications accélérées dans 56 provinces et villes vietnamiennes.
Les autorités birmanes ont confirmé que plusieurs citoyens expulsés avaient déjà été rapatriés auparavant, avant de retourner travailler dans ces zones illégales. Aucun élément ne permet pour l’instant de les considérer comme victimes de traite d’êtres humains, selon les services vietnamiens. Toutefois, toute personne estimant avoir été dupée peut saisir la police locale à son retour pour faire reconnaître son statut de victime.
Le trajet de retour, encadré par les ambassades du Vietnam au Myanmar et en Thaïlande, passe par la frontière, un transfert par bus de 500 km jusqu’à Bangkok, puis un vol pour le Vietnam. Chaque déplacement dure environ vingt heures, sous forte escorte.
Le coût du retour, estimé à 12,2 millions de dôngs par personne, couvre le transport, la nourriture et le billet d’avion. Les autorités restent mobilisées pour assurer la sécurité des ressortissants et prévenir de nouvelles situations similaires.
