Portugal : les électeurs retournent aux urnes, la droite confiante

Les citoyens portugais sont de nouveau appelés à voter ce dimanche 18 mai pour élire leurs députés, marquant leur troisième scrutin législatif depuis 2022. Le Premier ministre sortant, Luis Montenegro, espère tirer profit de cette nouvelle élection pour renforcer la courte majorité obtenue par son gouvernement de droite modérée.

Les bureaux de vote ont ouvert dès 8h (heure locale), tandis que les premiers sondages de sortie des urnes sont attendus à la fermeture à 20h. Dans les médias, l’incertitude demeure : vers une majorité consolidée ou un nouveau blocage politique ? C’est la question que posait en Une le quotidien Publico.

Luis Montenegro, avocat de 52 ans, a été au cœur de la campagne. C’est d’ailleurs lui qui a déclenché ces élections anticipées en mars dernier, après avoir remis sa démission sur fond d’accusations de conflit d’intérêts. Une société de conseil liée à son nom et enregistrée à son domicile avait semé le doute. Face aux critiques, notamment de Pedro Nuno Santos, chef de file des socialistes, il a défendu sa transparence et nié tout mélange entre fonctions publiques et intérêts privés.

Malgré cette polémique, les analystes estiment que le sujet n’a pas véritablement mobilisé l’électorat. Selon la politologue Filipa Raimundo, les Portugais montrent une certaine indulgence vis-à-vis de ces questions éthiques. La coalition au pouvoir, l’Alliance démocratique (AD), est créditée de 34 % des intentions de vote, loin devant le Parti socialiste (PS) avec 26 %. Le parti d’extrême droite Chega, pour sa part, consolide sa position de troisième force avec 19 %, un score supérieur à celui obtenu aux législatives de mars 2024.

D’après les sondages, l’AD pourrait remporter jusqu’à 95 sièges sur les 230 que compte le Parlement, loin des 116 nécessaires pour une majorité absolue. Refusant tout accord avec l’extrême droite, Montenegro espère rallier l’Initiative libérale, qui obtient environ 7 % des intentions de vote.

Dans ses dernières prises de parole, le Premier ministre sortant a insisté sur la nécessité de stabilité. « Les Portugais sont lassés des élections. Ils veulent qu’on tourne la page de l’instabilité », a-t-il déclaré, promettant un leadership solide face aux défis économiques et géopolitiques.

Sur le terrain, les électeurs expriment à la fois résignation et espoir. À Lisbonne, José Silveira, commerçant, doute que cette nouvelle élection change quoi que ce soit. Fatima Lopes, ingénieure municipale, souhaite au contraire une majorité claire pour sortir du cycle électoral. D’autres, comme Pedro Vaz, vendeur, s’inquiètent de la hausse de l’immigration et d’un climat social plus tendu. Le nombre d’étrangers au Portugal a en effet été multiplié par quatre depuis 2017.

Des sujets comme l’immigration et la moralité des responsables politiques nourrissent les discours de l’extrême droite, dont le chef, André Ventura, a vu sa campagne fragilisée par deux malaises en public. Reste à savoir si cela influencera le verdict des urnes.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *