Des frappes israéliennes massives ont fait au moins 103 morts dans la bande de Gaza dans la nuit de samedi à dimanche, d’après les bilans communiqués par des établissements de santé locaux et des secouristes. Les bombardements ont notamment visé des zones densément peuplées, aggravant une situation humanitaire déjà catastrophique.
À Khan Younès, dans le sud de l’enclave, l’hôpital Nasser a recensé plus de 48 victimes, principalement des femmes et des enfants. Certaines tentes abritant des déplacés ont été détruites. Au centre de la bande de Gaza, à Deir al-Balah, douze personnes ont péri dans trois frappes distinctes, selon les hôpitaux Al-Aqsa Martyrs et Awda. Dans le nord, à Jabalia, 19 morts ont été enregistrés. L’armée israélienne ne s’est pas exprimée sur ces dernières attaques.
Le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, accuse Israël d’avoir délibérément visé des structures médicales. L’hôpital indonésien, le principal centre de soins dans le nord de Gaza, a été contraint de cesser ses activités. « Des familles entières ont été rayées des registres civils », a déclaré un porte-parole du ministère.
Quatre journalistes tués
Parmi les morts figurent quatre journalistes palestiniens. Abdel Rahman al-Abadleh, porté disparu pendant deux jours, a été retrouvé sans vie à al-Qarara. Aziz al-Hajjar, sa femme et leurs enfants ont été tués à Bir al-Naaja, dans le nord. Ahmed al-Zenati, son épouse Noor al-Madhoun et leurs deux enfants ont péri à Khan Younès. Nour Qandil, son mari et leur petite fille ont également été tués à Deir al-Balah. Tous auraient été victimes de frappes ciblant des zones résidentielles ou des camps de déplacés.
Accès humanitaire bloqué
Depuis mars, Israël interdit l’acheminement de vivres, de médicaments et de carburant dans la bande de Gaza. Cette stratégie vise à faire pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages israéliens. Israël envisage par ailleurs un contrôle total du territoire et de la distribution de l’aide humanitaire.
Discussions au point mort à Doha
Des pourparlers entre Israël et le Hamas se poursuivent à Doha, au Qatar. D’après certaines sources, le Hamas aurait proposé de libérer environ la moitié des otages en échange d’une trêve de deux mois et de la libération de prisonniers palestiniens. Mais aucun accord n’a encore été trouvé. Un responsable palestinien affirme que le principal obstacle reste le refus d’Israël de s’engager à mettre fin à la guerre.
Accusations sur les hôpitaux
Le ministère de la Santé gazaoui dénonce une « campagne systématique » contre les hôpitaux. Il affirme que l’armée israélienne a intensifié son siège de l’hôpital indonésien après avoir rendu l’hôpital européen de Gaza hors service. Israël nie cibler délibérément les civils, accusant le Hamas d’utiliser les hôpitaux à des fins militaires. Toutefois, des analyses récentes de Sky News remettent en question les preuves avancées par Israël pour justifier ses frappes.
Tensions régionales
Enfin, les Houthis du Yémen ont annoncé avoir lancé deux missiles balistiques vers l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv. Israël a déclaré avoir intercepté un projectile. Ces tirs s’inscrivent dans une série d’attaques menées par les Houthis en soutien aux Palestiniens. En représailles, Israël a récemment frappé des cibles au Yémen, notamment l’aéroport de Sanaa.
Le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre 2023 après une attaque de Hamas ayant fait 1 200 morts et 251 otages en Israël, a entraîné une riposte meurtrière. Plus de 53 000 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, sans distinction entre civils et combattants.