À l’occasion de l’inauguration du mausolée Thomas Sankara à Ouagadougou, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a lancé un vibrant appel à la réappropriation de l’histoire africaine. Pour lui, raviver la mémoire collective est indispensable pour reconstruire l’identité du continent. En présence de ses homologues du Burkina Faso et du Tchad, Sonko a rendu hommage à Thomas Sankara et à ses 12 compagnons, assassinés en 1987, désormais inhumés sur le site du Conseil de l’entente. Le monument de plus de 7 mètres, conçu en forme d’œil, incarne selon lui le symbole d’un passé que l’Afrique ne doit plus ignorer.
« Nous ne sommes pas orphelins de l’histoire », a affirmé le PM sénégalais Sonko, citant Cheikh Anta Diop et Joseph Ki Zerbo, figures majeures du travail mémoriel africain. Il a dénoncé le silence et l’oubli qui ont souvent marqué les parcours des leaders africains engagés, tout en soulignant l’importance de transmettre leur héritage aux nouvelles générations.
Pour le Premier ministre, cette mémoire ne doit pas être édulcorée : elle doit refléter les grandeurs et les failles de l’histoire africaine. Il a appelé à ancrer durablement la connaissance de figures comme Sankara, Lumumba, Dia ou Nkrumah dans l’enseignement et la conscience collective.
L’inauguration du mausolée n’était pas seulement un acte de commémoration, mais un geste politique et symbolique fort, destiné à raviver la fierté africaine et à rappeler que l’histoire du continent mérite d’être écrite par ses propres enfants.