Le bilan des affrontements survenus à Mandékao, dans le sud-ouest du Tchad, s’est aggravé. Selon les dernières précisions des autorités, 41 personnes ont été tuées, contre 38 annoncées initialement. Ces violences ont éclaté entre des éleveurs et des autochtones dans la sous-préfecture de Beinamar, située dans la province du Logone occidental. D’après le ministère de la Sécurité publique, le conflit serait né de la transformation progressive d’une zone de pâturage en terres agricoles, une évolution mal perçue par les éleveurs, inquiets de voir leurs espaces de parcours disparaître. L’escalade a abouti à une attaque ciblée contre un ferrick campement d’éleveurs.
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Moundou, Mbaisangbé Albin, a confirmé que la majorité des victimes étaient des enfants. En plus des pertes humaines, 76 habitations appartenant à des éleveurs ont été incendiées, et plusieurs familles ont été décimées.
Plus de 80 individus, soupçonnés d’implication directe ou indirecte dans les violences, ont été placés en détention pour les besoins de l’enquête en cours. Face à la gravité de la situation, deux membres du gouvernement se sont rendus sur les lieux. Le ministre d’État chargé de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, et le ministre de la Sécurité publique, le général Ali Ahmat Aghabache, ont lancé un appel au calme. Le général Aghabache a invité les deux communautés à tourner la page de la violence : « Vous êtes tous frères. Vous partagez la même terre, les mêmes douleurs. Il est temps de regarder ensemble vers la paix. Plus jamais cela. »