Avec 360°, sa nouvelle création présentée à Chaillot-Théâtre national de la danse, Mehdi Kerkouche plonge le public dans une expérience immersive où la danse ne se regarde plus seulement : elle se ressent. Entourant une scène ronde surélevée, les spectateurs debout deviennent des participants actifs d’un show électro-chorégraphique, porté par huit danseurs et une énergie circulaire.
« Mon intention, c’est de rendre le spectateur aussi actif que le danseur », explique le chorégraphe, désormais à la tête du Centre chorégraphique national de Créteil. Dans cette pièce sans angle mort, Kerkouche brouille les frontières entre scène et salle, entre performance et pulsation collective. Inspiré par son rêve d’une danse accessible à tous, il mise sur une immersion totale des sens : « Ce ne sont pas que nos yeux qui profitent du moment, ce sont nos oreilles, nos jambes, nos corps. »
Le décor, façon club underground, est minimaliste mais percutant : un plateau circulaire surélevé, une tour métallique en son centre, des néons et des stroboscopes pour ambiance. Les danseurs, vêtus de noir et gris, s’élancent dans une chorégraphie mêlant élans collectifs, gestes de révolte et soupirs d’espoir, rythmés par les beats de Lucie Antunes.
Le public, libre de circuler autour de la scène, réagit timidement au début, comme le raconte Juliette, 20 ans : « J’ai eu l’impression d’être dans la fosse d’un concert. » Fabrice, 47 ans, aurait aimé aller plus loin : « Je me suis ambiancé moi-même, mais j’aurais voulu bouger davantage. »
Ce n’est pourtant pas l’objectif d’un flashmob, prévient Kerkouche, mais celui de provoquer une vibration commune : une société en mouvement. Après Paris, 360° partira en tournée dès juin à Marseille, Lyon, Perpignan et en Île-de-France. Et pour ceux qui n’y seront pas, le chorégraphe relance ce week-end ses célèbres marathons de danse en ligne, lancés pendant le confinement.
