Le Sénégal poursuit sa réforme des écoles coraniques traditionnelles, les daaras, alors que la mort de quatre talibés à Thiénaba relance les inquiétudes sur les conditions de vie de ces enfants. Ces quatre garçons, âgés d’environ dix ans, sont décédés après avoir ingéré une plante toxique, selon les investigations. Le maître coranique en charge a été placé en garde à vue.
Cette tragédie intervient au moment des assises nationales sur les daaras, où Fatou Fall Samba, experte de la Banque mondiale, a souligné l’importance des daaras dans le système éducatif sénégalais. Elle rappelle que près de 1,5 million d’enfants restent hors du système scolaire formel et que ces écoles jouent un rôle crucial dans la transmission des valeurs spirituelles et culturelles.
La Banque mondiale soutient plusieurs programmes, dont le PAQEEB (30 millions de dollars) et le PAPSE (100 millions), visant à intégrer progressivement les daaras dans l’éducation formelle. Le gouvernement, préoccupé par la mendicité des enfants talibés, a prévu des assises de la petite enfance pour élaborer des solutions durables. Le Premier ministre Ousmane Sonko a exprimé cette forte préoccupation lors du dernier conseil des ministres.
Cependant, certains maîtres coraniques, comme Serigne Ibrahima Dramé du département de Louga, dénoncent leur exclusion des décisions et assurent subir la mendicité plus qu’ils ne la cautionnent. La Banque mondiale voit dans ces assises une opportunité pour un dialogue ouvert et une vision commune afin d’assurer une éducation de qualité, la dignité et un avenir meilleur pour chaque enfant sénégalais.