Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) n’a plus d’existence légale en Éthiopie. La Commission électorale nationale (NEBE) a annoncé, hier, mercredi 14 mai 2025, la révocation définitive de son statut juridique, invoquant de graves manquements aux lois électorales en vigueur. Selon la NEBE, le parti n’a pas respecté les exigences de la Proclamation 1332/2016, notamment l’obligation de tenir une assemblée générale. Un dernier avertissement lui avait été adressé en février, resté sans suite. Le TPLF aurait également ignoré plusieurs rappels écrits et une suspension provisoire de ses activités politiques.
Initialement radié pour son implication dans les violences armées sur la base de la Proclamation 1162/2011, le TPLF avait été autorisé à se réenregistrer dans le cadre d’un arrangement spécial, lié à l’Accord de Pretoria signé en novembre 2022. Mais le parti n’a pas respecté les conditions de cet accord, selon la commission.
En réaction, le TPLF rejette la décision et affirme que l’accord de paix de Pretoria lui garantit un retour automatique à son statut légal. Une interprétation que la Commission électorale juge infondée. Cette révocation ravive les tensions entre le parti tigréen et les autorités fédérales, malgré les démarches engagées pour tourner la page du conflit meurtrier qui a ravagé le nord du pays. Le TPLF, fondé il y a 50 ans, reste l’un des acteurs politiques majeurs de l’histoire éthiopienne contemporaine.