Le Burkina Faso renoue avec un pan de son histoire. Le gouvernement a annoncé la création de l’Institut des peuples noirs – Farafina (IPN-Farafina), une structure dédiée à la souveraineté culturelle et à l’émancipation idéologique du continent africain.
Adopté en Conseil des ministres, le décret actant la naissance de l’IPN-Farafina traduit la vision du capitaine Ibrahim Traoré pour une rupture radicale avec les schémas de domination. L’objectif : reconstruire les consciences africaines, former des élites engagées et affirmer l’influence géoculturelle du Burkina Faso.
Pour le ministre porte-parole du gouvernement, Gilbert Ouédraogo, l’institut incarne les valeurs de souveraineté, de panafricanisme et de renaissance culturelle. Placé sous l’autorité directe de la Présidence, il bénéficie d’une personnalité juridique et d’une autonomie de gestion. Il se veut une plateforme scientifique, culturelle, diplomatique et idéologique à l’échelle continentale.
L’IPN-Farafina s’inscrit dans la continuité de l’Institut des peuples noirs originel, imaginé par Thomas Sankara durant la Révolution d’août 1983 et officiellement créé en 1990. Marginalisé puis abandonné, ce symbole fort de la lutte contre l’aliénation culturelle avait peu à peu disparu, emporté par l’effacement de l’héritage sankariste.
