Le Maroc a officiellement annoncé la validation du tracé définitif du gazoduc atlantique africain qui reliera Lagos à Rabat sur plus de 6 000 kilomètres. Ce jalon technique marque une étape majeure pour ce projet stratégique estimé à 25 milliards de dollars. La ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, a confirmé devant la Chambre des conseillers que les études de faisabilité et d’ingénierie sont achevées. Le tracé retenu traversera treize pays d’Afrique de l’Ouest. Tous ont validé les accords intergouvernementaux et les accords de pays hôtes. La mise en œuvre du projet sera progressive, sous la conduite d’une société conjointe en cours de création entre le Maroc et le Nigéria. La décision finale d’investissement est attendue d’ici fin 2025.
Ce mégaprojet vise à transporter entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an, touchant potentiellement 400 millions de personnes. Il entend renforcer la sécurité énergétique régionale et positionner le Maroc comme un hub stratégique entre l’Europe, l’Afrique et l’Atlantique. En parallèle, Rabat prépare une infrastructure nationale de gaz naturel pour connecter le réseau domestique au futur gazoduc, avec une ligne reliant le port de Nador à Kénitra, Mohammedia et Dakhla. Un appel à manifestation d’intérêt a été lancé dans ce cadre.
Au-delà de ses enjeux énergétiques, le projet est présenté comme un levier de développement économique, industriel et numérique pour toute la région ouest-africaine, dans un contexte de transition énergétique accélérée.