Face à l’interpellation de Sophie Binet, Secrétaire générale de la CGT, Emmanuel Macron a exclu mardi soir sur TF1 toute nationalisation du sidérurgiste ArcelorMittal. Le président français estime qu’une telle mesure serait trop coûteuse et inefficace : « Nationaliser une entreprise qui n’arrive pas à s’installer sur un marché, ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent », a-t-il tranché.
Il a précisé que l’opération représenterait « des milliards d’euros », un montant contesté par la syndicaliste qui évoque un coût d’un milliard. Plutôt qu’une intervention nationale, Macron a défendu une réponse collective à l’échelle européenne, citant l’exemple de la filière automobile pour plaider en faveur de la consolidation des filières industrielles.
Sur un plateau tendu, Sophie Binet a projeté une carte recensant près de 400 plans sociaux, menaçant selon elle plus de 200 000 emplois directs et indirects. Elle a accusé le président de se soumettre aux intérêts des multinationales et de contribuer à la dévastation des territoires industriels, ce qui, selon elle, favorise la montée de l’extrême droite. « Ce sont des familles qu’on abandonne, des usines qu’on ferme. C’est le résultat de votre politique », a-t-elle dénoncé.
En réponse, Macron a défendu son bilan en rappelant la création de millions d’emplois industriels depuis 2017, tout en reconnaissant un ralentissement à partir de 2023. Il a toutefois maintenu sa ligne : pas de nationalisation, ni pour ArcelorMittal, ni pour l’usine Vencorex en Isère, ni pour la papeterie Chapelle Darblay, dont il a admis ne pas avoir « la réponse ».
Malgré les 600 emplois menacés chez ArcelorMittal selon les syndicats, le chef de l’État affirme que l’État se mobilise pour protéger le marché européen de l’acier contre la concurrence étrangère, notamment indienne et chinoise. Il assure ne pas avoir de « dogme sur la nationalisation », mais juge cette solution inadaptée dans les cas actuels.