Emmanuel Macron a qualifié d’« inacceptable » la situation humanitaire à Gaza, tout en refusant d’employer le mot « génocide » pour désigner les actions israéliennes. Interrogé mardi soir sur TF1, le président français a réagi aux accusations portées par le médecin humanitaire Khaled Benboutrif. « Ce n’est pas à un responsable politique de dire s’il s’agit d’un génocide. C’est aux historiens de le faire en temps voulu. Mon travail, c’est que cela cesse », a-t-il déclaré.
Macron a dénoncé avec fermeté la conduite du gouvernement de Benyamin Netanyahu. « Ce que fait le gouvernement israélien est honteux », a-t-il affirmé. Il a insisté sur l’urgence de rouvrir les couloirs humanitaires, de démilitariser le Hamas, de libérer les otages et de parvenir à une solution politique durable. Selon lui, la responsabilité principale pour faire pression sur Israël incombe aux États-Unis. « Celui qui a le levier, c’est le président Trump », a-t-il lancé.
Le chef de l’État français a aussi condamné les « doubles standards » dans la gestion des conflits. « On ne peut pas dénoncer la guerre en Ukraine sans évoquer Gaza. L’un ne peut pas masquer l’autre. » Pendant ce temps, les ONG continuent d’alerter sur un drame humanitaire majeur. Jean-François Corty, président de Médecins du Monde, a dénoncé une « logique d’annihilation » et l’utilisation de la faim comme « arme de guerre ». Le blocus israélien en vigueur depuis le 2 mars empêche toute aide d’entrer à Gaza. Israël justifie cette décision par des raisons de sécurité, mais les ONG dénoncent un effondrement humanitaire sans précédent.
Depuis le 18 mars, les attaques israéliennes ont causé près de 3 000 morts supplémentaires, portant le bilan total à environ 53 000 victimes palestiniennes, en majorité des civils, depuis octobre 2023. Malgré les appels au cessez-le-feu, les hostilités se poursuivent.
La Cour internationale de Justice a exigé d’Israël, en janvier 2024, qu’il empêche tout acte de génocide à Gaza et facilite l’accès à l’aide humanitaire. En novembre 2024, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre plusieurs responsables israéliens, dont le Premier ministre Netanyahu, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le débat sur la qualification de « génocide », utilisé par Amnesty International mais rejeté par Israël, reste au centre d’une vive controverse internationale.