Interpellé sur la situation sociale et industrielle en France, Emmanuel Macron a exclu toute nationalisation d’ArcelorMittal et préféré plaider pour une réponse européenne. « Ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent », a-t-il affirmé mardi 13 mai sur TF1, en réponse à la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui dénonçait la multiplication des plans sociaux dans le pays. Selon le syndicat, 400 plans sociaux sont recensés, menaçant plus de 200 000 emplois. Sophie Binet estime qu’un milliard d’euros suffirait à sauver le site sidérurgique, mais Macron écarte cette option. « Je n’ai pas de dogme sur la nationalisation », a-t-il dit, tout en réaffirmant son refus de sauver l’usine Vencorex ou de relancer la papeterie Chapelle Darblay par ce biais.
Critiqué pour son manque de fermeté face aux multinationales, le président s’est défendu en invoquant des créations d’emplois industriels depuis 2017, malgré un ralentissement observé à partir de 2023. Il a surtout mis en avant une vision plus large : « Ce qu’il faut faire, c’est protéger le marché européen et consolider les filières. »
Trois ans après sa réélection, Emmanuel Macron a profité de cet entretien télévisé pour aborder d’autres enjeux majeurs, notamment la guerre en Ukraine. Il a déclaré que « le défi des défis dans un monde de plus en plus incertain, c’est de rester libre », soulignant que le conflit russo-ukrainien touche directement la sécurité de l’Europe. Le président français a soutenu l’ultimatum lancé le 10 mai à Moscou, exigeant un cessez-le-feu de 30 jours sous peine de nouvelles sanctions. En cas de refus, Paris propose de frapper les revendeurs de services financiers ou d’hydrocarbures russes par des « sanctions secondaires ». Toutefois, Macron s’est opposé à l’idée d’utiliser dès maintenant les avoirs russes gelés, invoquant l’absence de cadre légal.
Concernant l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, Macron a reconnu qu’elle n’était pas envisageable, préférant envisager des opérations conjointes européennes pour rassurer Kiev. Il a également rouvert le débat sur l’extension du parapluie nucléaire français à d’autres pays du continent, tout en précisant : « La France ne paiera pas pour la sécurité des autres. »