Le monde atteint un record de 83 millions de déplacés internes

Les conflits armés, les violences et les catastrophes naturelles ont forcé plus de 83,4 millions de personnes à quitter leur foyer sans quitter leur pays à la fin de 2024. C’est le chiffre le plus élevé jamais enregistré, selon un rapport publié ce 13 mai par l’IDMC et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

Le Soudan en tête : avec 11,6 millions de déplacés, ce pays ravagé par la guerre détient désormais le triste record mondial. La situation à Gaza est tout aussi critique : quasiment toute la population était déplacée fin 2024, avant même les nouvelles vagues provoquées par la reprise des bombardements israéliens en mars 2025.

Le rapport souligne que les déplacements dus aux conflits ont explosé de 80 % depuis 2018, représentant à eux seuls 73,5 millions de personnes. Les catastrophes naturelles, elles, ont entraîné près de 10 millions de déplacements en 2024, soit le double par rapport à 2018. Les ouragans Helene et Milton ont notamment provoqué 11 millions de déplacements aux États-Unis, qui concentrent à eux seuls près d’un quart des mouvements liés aux catastrophes.

Plus globalement, le nombre de pays confrontés à des déplacements à la fois liés aux conflits et aux catastrophes a triplé en 15 ans. Les trois quarts des personnes déplacées à cause des violences vivent dans des États extrêmement vulnérables au changement climatique.

« Le déplacement interne est l’endroit où se croisent conflit, pauvreté et crise climatique, et qui frappe les plus vulnérables de plein fouet », alerte Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC.

Mais les déplacés internes restent souvent invisibles, éclipsés par les réfugiés. Et la baisse des financements humanitaires, accentuée par le gel d’une large partie de l’aide américaine sous l’administration Trump, aggrave encore leur situation. Jan Egeland, directeur du NRC, prévient : « À chaque fois qu’un financement est coupé, un déplacé perd l’accès à la nourriture, aux médicaments, à la sécurité. Et perd espoir. »

Le rapport dénonce un échec politique et moral. « Ces chiffres doivent sonner comme un signal d’alarme pour la solidarité mondiale », conclut-il.

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