Quarante-neuf Sud-Africains blancs, en majorité des Afrikaners, ont quitté Johannesburg dimanche soir à bord d’un vol affrété à destination des États-Unis, marquant le début d’un programme d’asile américain inédit et politiquement sensible. Leur arrivée est prévue à l’aéroport de Dulles, près de Washington, avant une relocalisation au Texas.
Ce transfert s’inscrit dans un décret signé en février par l’ex-président Donald Trump, qui avait invoqué des discriminations présumées contre les Afrikaners en Afrique du Sud pour justifier leur priorité dans les procédures d’asile. Le texte dénonçait les politiques de discrimination positive mises en œuvre à Pretoria, notamment les réformes foncières, accusées de favoriser une expropriation ciblée.
Le gouvernement sud-africain dément catégoriquement ces accusations, qualifiant les allégations de Trump de désinformation. Aucune terre n’a été expropriée, assure Pretoria, et les lois en vigueur visent à corriger les déséquilibres historiques sans discrimination raciale inversée.
La décision américaine de faciliter l’accueil des Afrikaners tout en suspendant d’autres programmes d’asile provoque l’indignation de plusieurs organisations de défense des réfugiés. Celles-ci dénoncent une inégalité de traitement, rappelant que des personnes fuyant des zones de guerre ou des catastrophes attendent souvent des années pour obtenir un statut aux États-Unis.
Ce départ ouvre un nouveau front dans le débat sur les politiques migratoires américaines et risque de tendre davantage les relations diplomatiques entre Washington et Pretoria.
