À peine installé, le gouvernement dirigé par le chancelier Friedrich Merz imposera un net durcissement de la politique migratoire allemande. Dès le 7 mai, son ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, a annoncé que la plupart des demandeurs d’asile sans papiers seront refoulés aux frontières, à l’exception des enfants et des femmes enceintes.
En annulant une directive datant de 2015 qui avait permis d’accueillir massivement les réfugiés durant la crise syrienne, Berlin tournera définitivement la page d’une politique d’asile longtemps perçue comme généreuse. Cette mesure sera justifiée par la nécessité de « réduire l’immigration illégale » et de rétablir « clarté, cohérence et contrôle », selon les mots de M. Dobrindt.
Si l’Allemagne évitera de fermer ses frontières, elle renforcera les contrôles pour multiplier les refoulements. Une stratégie assumée par le chancelier, qui précisera avoir informé à l’avance Emmanuel Macron et Donald Tusk. Varsovie exprimera toutefois ses critiques, demandant à Berlin de se concentrer sur les frontières extérieures de l’UE.
Ce tour de vis répondra à une pression politique croissante. L’immigration, au cœur des débats des dernières législatives, aura favorisé la poussée de l’extrême droite. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), arrivé deuxième, dominera certains sondages récents.