Face à l’insécurité alimentaire qui menace près de 4,6 millions de personnes dans le nord-est du Nigéria, le gouvernement fédéral et les Nations Unies ont lancé mardi 6 mai un plan d’urgence de 159 millions de dollars. Objectif : sauver deux millions de vies, dont un million d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, dans les États de Borno, Adamawa et Yobe.
Intitulée Plan de Réponse à la Saison Maigre 2025, l’initiative intervient dans un contexte de crise humanitaire prolongée, exacerbée par 15 années de conflit, l’instabilité économique et les effets du changement climatique. Le ministre des Affaires humanitaires, Nentawe Goshwe Yilwatda, a affirmé que ce plan est une nécessité absolue pour « garantir qu’aucun enfant ne souffre de la faim dans un monde où la nourriture est disponible ».
Les services de santé, d’alimentation et de nutrition dans la région sont en ruine. Le plan vise à répondre immédiatement aux besoins les plus urgents : aide alimentaire, soins d’urgence, accès à l’eau potable, hygiène, et services nutritionnels. À plus long terme, il prévoit aussi des actions pour renforcer la résilience des communautés locales.
L’ONU appelle à une mobilisation rapide, impliquant aussi le secteur privé, pour éviter une catastrophe humanitaire. « Il est impératif d’agir maintenant », a insisté Mohamed Malick Fall, coordinateur humanitaire des Nations Unies au Nigéria.
À quelques semaines du début de la saison maigre en juin, l’enjeu est vital : contenir une crise qui, sans réponse rapide et coordonnée, pourrait plonger la région de nouveau dans le chaos humanitaire.