Le président tunisien, Kaïs Saïed, a réaffirmé son refus catégorique que la Tunisie serve de zone de transit ou de destination pour les migrants en situation irrégulière. C’était le 5 mai à Tunis, au cours d’un échange avec Amy Pope, directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Selon lui, le phénomène migratoire observé dans des régions comme Jebeniana ou El Amra ne relève pas du hasard. Il y voit l’œuvre de réseaux criminels organisés, impliqués dans le trafic d’êtres humains et d’organes à l’échelle transméditerranéenne. Face à cette situation, le chef de l’État met en avant la souveraineté nationale et dénonce une instrumentalisation de la détresse humaine.
Il assure que les récentes opérations d’évacuation des camps de migrants ont été menées dans le respect du droit humanitaire international. Il plaide toutefois pour une approche équilibrée, combinant sécurité nationale et protection des droits fondamentaux.
Kaïs Saïed a également souligné que la migration irrégulière découle en grande partie des inégalités du système économique mondial. Il appelle l’OIM à intensifier ses efforts en matière de retour volontaire, avec des dispositifs de réinsertion plus efficaces et un appui financier renforcé.
Pour sa part, Amy Pope a salué la volonté de dialogue affichée par les autorités tunisiennes et a annoncé un accord pour renforcer la coordination autour de solutions durables, centrées sur la protection des vies humaines.
La Tunisie, confrontée à une crise migratoire persistante, voit la situation des migrants en majorité subsahariens se détériorer. Entassés dans des campements précaires, souvent sans accès à l’eau, aux soins ou à une protection juridique, ils subissent un climat de rejet alimenté par des tensions sociales, des violences racistes et un durcissement du discours politique. Arrestations arbitraires, refoulements et expulsions informelles aggravent leur vulnérabilité.