Un an après l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence, les Sénégalais se disent majoritairement optimistes quant à l’avenir du pays, tout en exprimant de vives préoccupations économiques. C’est ce que révèle le dixième round de l’enquête Afrobarometer, présenté ce mardi 6 mai à Dakar par le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES).
Réalisée du 9 février au 9 mars 2025, cette enquête menée auprès de 1200 citoyens à travers tout le territoire montre une nette approbation du cap pris par les nouvelles autorités. La gouvernance du président Faye, issu d’une troisième alternance démocratique, recueille une perception favorable, marquée par une volonté de rupture.
Mais cet optimisme est tempéré. L’inflation, le chômage et la pauvreté restent les principales préoccupations des Sénégalais. « Plus de la moitié saluent la gestion économique du gouvernement, mais critiquent sa performance sur d’autres aspects », a précisé Mamadou Abdoulaye Diallo, auteur du rapport.
Concernant la corruption, une majorité estime qu’elle a reculé, sans pour autant disparaître : les pots-de-vin pour accéder aux services publics demeurent une réalité. Afrobarometer évoque une corruption encore « largement répandue » dans les institutions.
Autre point de tension : l’emploi des jeunes. Mieux éduquée, la jeunesse sénégalaise reste frappée par le chômage. L’étude souligne l’inadéquation entre la formation et les besoins du marché. Un constat que partage le ministère du Travail, qui promet des réformes pour améliorer l’employabilité et moderniser le service public de l’emploi.
Cette enquête se veut un outil d’aide à la décision pour les autorités. Son objectif, rappelle Afrobarometer, est de « fournir des données fiables pour guider les politiques publiques ». Les attentes restent fortes, à la mesure de l’espoir suscité par l’alternance.
