Face aux récentes violences dans la banlieue sud-ouest de Damas, les autorités syriennes ont envoyé des renforts de sécurité à Achrafieh Sahnaya. Objectif affiché : restaurer le calme dans cette localité à majorité druze secouée par des affrontements. L’agence officielle Sana a confirmé samedi l’arrivée des forces de l’ordre dans la zone, affirmant qu’un retour progressif à la normale est observé dans les villes voisines, notamment à Jaramana. Les marchés y ont repris leurs activités après plusieurs jours de tension.
Ce déploiement intervient dans un contexte de vives protestations provoquées par la diffusion d’un enregistrement audio insultant envers le prophète Mahomet. Attribué à un membre de la communauté druze, ce message a enflammé la situation, entraînant des affrontements violents. Des civils et des membres des forces de sécurité ont été touchés.
Le gouvernement syrien accuse des groupes armés illégaux de vouloir exacerber les divisions confessionnelles pour semer le chaos. En réponse, les autorités affirment avoir engagé un dialogue avec les notables druzes afin de désamorcer les tensions. Dans le même temps, une frappe aérienne israélienne a visé un secteur proche du palais présidentiel à Damas. Tel-Aviv dit avoir voulu adresser un avertissement contre la présence de groupes hostiles dans le sud de la Syrie et contre toute menace visant la communauté druze.
Cette intervention militaire a coïncidé avec la diffusion d’une vidéo dans laquelle plusieurs chefs religieux druzes exprimaient leur attachement à l’unité du pays. Pour certains analystes, cette frappe pourrait s’inscrire dans une stratégie visant à instrumentaliser les divisions internes pour favoriser une désintégration progressive de la Syrie. Damas, de son côté, insiste sur le respect de l’égalité entre toutes les composantes religieuses et ethniques de la nation, dénonçant toute tentative d’ingérence étrangère exploitant les tensions communautaires.