La Cour d’appel de Paris a décidé de ne pas libérer l’agent consulaire algérien placé en détention depuis le 11 avril, dans une affaire qui ravive les tensions entre Paris et Alger. Le fonctionnaire est soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement présumé du youtubeur et réfugié politique Amir Boukhors, alias « Amir DZ ». Le 28 avril, les juges français ont examiné la requête de ses avocats visant à obtenir une mise en liberté, éventuellement sous bracelet électronique. La justice a toutefois choisi de maintenir l’inculpé derrière les barreaux en attendant son procès. Cette décision intervient malgré les pressions exercées par l’Algérie, qui, dès le 12 avril, avait exigé sa « libération immédiate ».
Depuis l’éclatement de cette affaire, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont brusquement dégradées. Alger a répliqué à l’arrestation en expulsant 12 diplomates français. En retour, Paris a convoqué son ambassadeur et décidé d’éloigner 12 agents algériens de son sol. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a dénoncé une « décision injustifiée et incompréhensible » de la part des autorités algériennes, appelant à un dialogue « mais pas à sens unique ».
Ces événements interviennent dans un contexte déjà marqué par des crispations diplomatiques. L’alignement de Paris sur la position marocaine dans le dossier du Sahara occidental, à l’été 2024, avait conduit l’Algérie à rappeler son ambassadeur et à annuler une visite du président Tebboune. Par la suite, plusieurs autres dossiers sensibles, dont l’emprisonnement de l’auteur Boualem Sansal et l’expulsion de migrants algériens, ont nourri l’antagonisme.
Un timide réchauffement avait pourtant été amorcé fin mars, avec un appel entre Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, suivi de la visite du chef de la diplomatie française à Alger. Celui-ci avait affirmé une volonté commune de « tourner la page ». Mais l’affaire Amir DZ semble avoir balayé ces efforts, ramenant les deux capitales à un nouveau point de rupture.