Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam dénonce une exclusion « injuste » de la liste électorale

Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et ancien patron de Crédit Suisse, rejette catégoriquement sa radiation de la liste électorale. Il y voit une manœuvre politique destinée à écarter un adversaire jugé redoutable par le pouvoir en place, à six mois de la présidentielle prévue le 25 octobre 2025.

Le tribunal de première instance d’Abidjan a annoncé, mardi 22 avril, que Thiam ne pourra pas prendre part au scrutin, évoquant la perte de sa nationalité ivoirienne. Une décision que l’intéressé qualifie d’« inique » et d’« incompréhensible », affirmant qu’il reste « fermement déterminé » à briguer la magistrature suprême.

Dans une déclaration vidéo, il accuse les autorités de vouloir fausser le jeu démocratique : « Ce n’est pas à cette image de notre pays que j’aspire. Cette décision est une agression injuste, que je n’accepte pas. » Il promet de mener la bataille jusqu’au bout pour défendre le droit des Ivoiriens à choisir librement leur président.

S’adressant à ses partisans, Thiam souligne que le combat est une question de dignité nationale : « Vous pouvez compter sur moi pour défendre cette liberté. »

L’ancien banquier assure que les résultats d’un sondage international commandité récemment confirment sa position de favori. Il affirme devancer largement ses rivaux, notamment Laurent Gbagbo et le président sortant Alassane Ouattara, avec un écart de plus de 15 points au second tour : « Nous rendrons publics tous les résultats », a-t-il promis.

Cette radiation intervient dans un climat juridique tendu. La controverse repose sur l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne de 1961, qui stipule que toute personne ayant volontairement acquis une nationalité étrangère perd sa nationalité ivoirienne, sauf dérogation expresse du gouvernement. Thiam, devenu Français en 1987, a renoncé à cette nationalité en mars 2025, mais n’a pas encore obtenu officiellement la réintégration à la nationalité ivoirienne, condition indispensable pour se présenter.

L’article 55 de la Constitution exige que le candidat à la présidence soit exclusivement Ivoirien, sans double nationalité. Dans ce contexte, la radiation de Thiam, désigné candidat du PDCI, relance le débat sur l’instrumentalisation du droit dans les joutes électorales.

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