Gouvernance locale : le Mali et le Niger établissent des stratégies communes au sein de l’AES

Une délégation nigérienne a rencontré les autorités maliennes, hier, vendredi 18 avril, à Bamako, pour discuter de l’harmonisation des mécanismes de financement des collectivités locales. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES), une initiative qui regroupe le Mali, le Niger et le Burkina Faso. L’objectif principal de ces échanges était d’aligner les politiques de décentralisation des deux pays et de renforcer la coopération régionale.

Le Premier ministre malien, le général Abdoulaye Maïga, a accueilli la délégation nigérienne dirigée par l’ambassadeur du Niger au Mali, Abdou Adamou. Parmi les membres de la délégation figurait Abdoulkadri Hama, le Directeur de la décentralisation du Niger. Les discussions ont principalement porté sur l’intégration des collectivités locales dans la feuille de route politique de l’AES, la mise en place de financements endogènes et le partage d’expériences sur la gestion des collectivités territoriales.

Cette réunion intervient dans un contexte de réforme administrative dans les trois pays de l’AES. Le Mali, qui a adopté une loi de réorganisation administrative en 2023, a augmenté son nombre de communes de 761 à 819 et a redéfini ses 19 régions, une démarche visant à rapprocher l’État des citoyens. Le Niger, de son côté, compte 266 collectivités territoriales, tandis que le Burkina Faso en dénombre 351.

Le Mali consacre environ 18,7 % de son budget national aux collectivités locales, tandis que le Niger y alloue 16,2 % et le Burkina Faso 15,5 %. Bien que des progrès aient été réalisés, il reste des défis à relever pour atteindre une autonomie locale durable.

Les échanges ont ouvert la voie à de nouveaux projets conjoints, tels que la création de fonds communs de développement, des partenariats entre collectivités et des programmes d’échange d’expertise. En dépit des défis sécuritaires et économiques qui pèsent sur la région sahélienne, les collectivités locales sont vues comme des leviers essentiels pour stabiliser et développer les territoires. Le Mali et le Niger, à travers cette coopération, renforcent l’architecture institutionnelle de l’AES en mettant l’accent sur la proximité, l’efficacité et la souveraineté partagée.

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