Réunis autour du président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, les responsables religieux ivoiriens ont échangé jeudi 16 avril sur le processus devant mener à la présidentielle d’octobre 2025. L’imam Ousmane Diakité, président du Conseil supérieur des imams (Cosim), en a profité pour lancer un appel ferme aux acteurs politiques.
L’imam a vivement critiqué l’influence partisane dans la CEI. « Un parti politique est par nature partisan. Comment une institution composée de représentants politiques peut-elle être impartiale ? », a-t-il interrogé. Il a dénoncé l’idée selon laquelle certains dirigeants s’arrogent une forme de propriété sur le pays : « La Côte d’Ivoire n’appartient pas qu’aux politiciens, elle est à nous tous. »
Il a déploré les tensions récurrentes autour des échéances électorales, pointant du doigt les « contradictions » qui paralysent la CEI. « On pense qu’on peut imposer un changement juste avant les élections. Je dis non. Ce sont ces pratiques qui alimentent les crises. »
Face à la multiplication des tensions, l’imam a appelé à la retenue : « Il y a une ligne rouge à ne pas franchir : c’est la violence. Les Ivoiriens sont fatigués. Disputez-vous si vous voulez, mais pas de violence. »
Le président de la CEI, de son côté, a justifié les critiques sur la liste électorale. Il a retracé son origine, expliquant qu’elle est le fruit d’accords politiques post-crise, après l’an 2000. « C’est une liste construite sur la base de critères définis collectivement », a-t-il rappelé, précisant que tout audit est possible, mais dans un cadre méthodique.
Malgré la suspension de leur participation par le PPA-CI et le PDCI, M. Coulibaly-Kuibiert a assuré que la CEI poursuivra sa mission en vue d’une élection apaisée.