France : une collégienne burkinabè de 14 ans expulsée de son établissement scolaire

Une collégienne d’origine burkinabè, inscrite en Moselle, a été expulsée de son collège après une intervention des forces de l’ordre, le 22 janvier 2025. Selon FranceInfo, l’incident a eu lieu alors que la jeune fille et sa famille, demandeurs d’asile, avaient fui le Burkina Faso à la suite du récent coup d’État. Le père de la jeune élève serait emprisonné pour des raisons politiques.

La famille, composée de la mère, de la collégienne et de son petit frère, avait déposé des demandes d’asile en Belgique et en France, ce qui a conduit les autorités françaises à la considérer comme ayant effectué une démarche irrégulière. En conséquence, les gendarmes ont interpellé la collégienne et l’ont escortée discrètement, avec sa mère et son frère, vers la frontière belge.

L’incident a provoqué l’indignation de plusieurs syndicats et associations, qui ont dénoncé l’intervention des forces de l’ordre dans un établissement scolaire. Ils ont prévu une manifestation devant la préfecture de Moselle à Metz, le 30 janvier 2025, pour protester contre ce genre de pratiques, rappelant que des directives avaient été émises dans le passé pour interdire ces actions dans les écoles.

Armelle Gardien, du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), a qualifié cette intervention de « retour en arrière » inquiétant. Elle a rappelé que des politiques antérieures, sous Nicolas Sarkozy en 2005 et Manuel Valls en 2023, interdisaient les interventions policières dans les écoles dans le cadre de procédures d’éloignement.

Pour RESF, l’incident témoigne de la brutalité croissante sous la présidence d’Emmanuel Macron, en soulignant que de telles pratiques, auparavant considérées comme révolues, sont désormais réintroduites.

Agnès Bragard, enseignante et membre du Syndicat national des enseignements de second degré (SNES), a estimé que la mère de la jeune fille n’avait pas agi librement en autorisant l’intervention, étant sous pression des gendarmes. Elle a ajouté que l’incident avait profondément perturbé les élèves témoins de la scène.

En réponse à cet événement, la ministre française de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, a rappelé, hier, 29 janvier 2025, qu’« les interventions des forces de police et de gendarmerie liées aux procédures d’éloignement sont strictement interdites dans les établissements scolaires ».

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