Jeux vidéo : les studios indépendants misent sur la Switch 2 pour se faire une place

 

Au salon BitSummit de Kyoto, la vedette n’était pas Mario, mais les studios indépendants venus séduire les amateurs de la Switch 2. Portée par un lancement fulgurant  (3,5 millions d’unités vendues en quatre jours) la nouvelle console de Nintendo suscite l’enthousiasme, y compris chez les créateurs alternatifs.

Malgré le poids des licences historiques de Nintendo, les indépendants espèrent trouver leur public grâce à la popularité de cette console hybride plus puissante et plus connectée que sa grande sœur. Trois jeux indépendants étaient à l’honneur sur le stand Nintendo à BitSummit, preuve d’une ouverture relative à des productions externes.

Krysta Yang, du podcast Kit&Krysta, nuance cet engouement : « Le succès commercial de la Switch 2 ne garantit pas aux studios tiers des ventes massives. Beaucoup d’acheteurs ciblent d’abord les exclusivités Nintendo. » Le coût élevé de la console et de ses jeux freine aussi l’achat de titres moins connus, d’autant que certains, comme Cyberpunk 2077, sont déjà disponibles ailleurs, notamment sur PlayStation 5.

Pour autant, les studios présents à Kyoto restent confiants. Certains sont déjà en discussion avec Nintendo, et misent sur la créativité pour séduire. Du jeu de puzzle au RPG horrifique, les styles se diversifient. Ryan Juckett, du studio Hypersect, voit dans la Switch 2 « de nouvelles possibilités de création ». Kent Burgess, venu de Nouvelle-Zélande, mise sur des jeux accessibles, à faible coût, pour capter l’attention d’un public plus large.

La Switch 2 offre un écran élargi, huit fois plus de mémoire, un micro intégré et des options sociales innovantes. Un arsenal technologique bienvenu pour les studios en quête de visibilité.

Longtemps perçue comme rigide avec les éditeurs tiers, Nintendo a assoupli sa politique depuis le succès de la première Switch. Serkan Toto, du cabinet Kantan Games, souligne que cette évolution a permis à davantage de jeux indépendants de voir le jour sur ses consoles.

Quant à l’intelligence artificielle, peu de développeurs présents au BitSummit en font un usage massif. Certains y recourent pour accélérer certaines tâches, mais aucun ne la considère comme une menace pour la création humaine. « Aucun jeu généré par IA ne remplacera l’âme qu’un développeur insuffle à son œuvre », affirme Lauren Kenner de Noodle Cat Games.

Les indépendants l’ont compris : sur la Switch 2, ils devront rivaliser d’inventivité pour se faire une place entre les géants.

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