Le secteur touristique tunisien affiche une reprise solide au premier semestre 2025, avec une hausse de 18 % du nombre de visiteurs par rapport à 2024, selon le ministère du Tourisme. Les recettes en devises auraient progressé de près de 25 %, soutenues par une meilleure connectivité aérienne et le retour des touristes européens.
Cette dynamique profite notamment au littoral nord, au Sahel et au sud saharien, redonnant de l’élan aux opérateurs locaux et à l’emploi dans les régions concernées. La stratégie de promotion ciblée déployée depuis fin 2024 commence à porter ses fruits.
Mais cette embellie s’accompagne de fortes tensions concurrentielles. Turquie, Égypte et Maroc renforcent leur position sur le marché international, misant sur le tourisme haut de gamme, les infrastructures modernes et des avantages fiscaux attractifs. À l’inverse, la Tunisie reste freinée par le retard de rénovation des hôtels, la fragilité sécuritaire et une digitalisation encore incomplète.
« La croissance est là, mais la compétition est aussi féroce que jamais », résume un responsable de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH). Plusieurs voix appellent à diversifier l’offre : sortir du modèle balnéaire, développer l’écotourisme, mettre en valeur l’arrière-pays et intégrer les plateformes numériques.
Face à ces défis, le gouvernement promet un plan stratégique 2025-2030, attendu pour septembre. Il inclura des incitations fiscales, des aides à la modernisation, et une refonte de la gouvernance sectorielle, afin de repositionner durablement la Tunisie comme destination compétitive et résiliente.