Budget 2026 de la France : le PM Bayrou annonce des mesures chocs, les oppositions crient à la censure

François Bayrou a présenté, mardi 15 juillet, un plan d’austérité inédit de 43,8 milliards d’euros, visant à redresser les finances publiques en 2026. Gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés, réduction des effectifs publics : la cure est brutale, et les réactions n’ont pas tardé.

Devant la presse, le Premier ministre a parlé d’un « moment de vérité », justifiant ces décisions par un niveau de dette jugé insoutenable. « À chaque seconde, la dette augmente de 5.000 euros », a-t-il lancé, affirmant que la France emprunte pour payer retraites et salaires des fonctionnaires. L’objectif est de ramener le déficit à 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,8 % cette année.

Parmi les mesures phares figurent :

  • La suppression de deux jours fériés, évoquant notamment le lundi de Pâques et le 8 mai, pour augmenter la production.
  • Une « année blanche » pour les prestations sociales et les retraites, qui ne seront pas revalorisées malgré l’inflation.
  • Gel des barèmes de l’impôt sur le revenu et de la CSG, ce qui entraînera mécaniquement une hausse des prélèvements.
  • Suppression de 3.000 postes dans la fonction publique et non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.
  • Doublement de la franchise annuelle sur les médicaments, qui passe à 100 euros.
  • Réduction de l’abattement fiscal des retraités, remplacé par un forfait de 2.000 euros.

Bayrou a également annoncé l’ouverture de négociations sur l’assurance chômage et le droit du travail pour « relancer l’activité ».

Les oppositions n’ont pas tardé à réagir. Le Rassemblement national, par la voix de Marine Le Pen, parle de « provocation » et menace de déposer une motion de censure si le plan n’est pas retiré. Jean-Luc Mélenchon (LFI) appelle à une censure immédiate et commune avec les socialistes et le RN.

Le patron du PS, Olivier Faure, se montre lui aussi catégorique : « Sur les bases actuelles, la seule perspective possible est la censure », regrettant que la taxe Zucman sur les ultra-riches ne soit même pas discutée.

Face à cette levée de boucliers, Bayrou reste discret sur les contours de la « contribution de solidarité » annoncée pour les hauts revenus. Son ministre de l’Économie, Éric Lombard, évoque simplement une poursuite de la contribution imposant au moins 20 % d’impôts sur les revenus élevés, mise en place en 2025.

Un gouvernement sous pression

Sans majorité parlementaire, Bayrou joue sa survie politique. Un rejet du budget cet automne pourrait lui être fatal, comme pour son prédécesseur Michel Barnier en décembre dernier. En coulisses, les alliés du centre et de la droite modérée restent silencieux, prudents face à la colère sociale et à la possible chute du gouvernement.

Ce budget 2026 pourrait bien être, pour François Bayrou, un pari à haut risque.

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