Le Président Kaïs Saïed exclut toute privatisation du transport public en Tunisie

Le président tunisien Kaïs Saïed a fermement rejeté lundi toute idée de privatisation des entreprises publiques de transport, les considérant comme essentielles à la souveraineté nationale et à un développement équitable. Au cours d’une réunion dédiée à la situation du transport urbain et interurbain, il a insisté sur la nécessité de « reconstruire un système défaillant » sans céder « une activité aussi vitale ». Pour lui, l’État doit assumer pleinement la responsabilité de garantir ce service crucial à la cohésion sociale.

Cette position s’inscrit dans un contexte marqué par les difficultés chroniques rencontrées par des opérateurs publics comme la Transtu et la SNCFT, qui subissent déficits, endettement élevé, infrastructures vieillissantes et mouvements sociaux récurrents. Alors que certains proposent des partenariats avec le privé ou un recours accru à ce secteur, Kaïs Saïed condamne cette approche qu’il qualifie de « logique de démantèlement de l’État ». Il préconise plutôt un plan de redressement basé sur l’investissement public, une meilleure gouvernance et une attention particulière aux régions marginalisées.

Des experts économiques, comme Moez Labidi, estiment toutefois que « sans réforme sérieuse et cadre budgétaire clair, la défense du secteur public restera symbolique ». Un audit est prévu avant la fin 2025 pour définir une feuille de route stratégique.

Le président Saïed réaffirme sa volonté de faire du transport public un outil d’équité sociale et territoriale, quitte à s’opposer aux pressions de certains bailleurs internationaux.

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