Le Maroc figure parmi les dix pays africains appliquant les taxes les plus modérées dans le secteur aérien, se positionnant ainsi comme un acteur clé pour améliorer la connectivité sur le continent. Cette politique fiscale mesurée est un levier important de compétitivité pour le Royaume.
Selon le dernier rapport de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa), le Maroc se classe 8ᵉ pour les vols internationaux et 6ᵉ pour les trajets intra-africains en termes de faibles taxes et redevances. Les voyageurs quittant les aéroports marocains vers l’étranger paient en moyenne 25,1 dollars (environ 23 euros), tandis que ceux empruntant des vols régionaux règlent environ 18,7 dollars (près de 17 euros), ce qui place le pays parmi les destinations aériennes les plus abordables d’Afrique.
À l’échelle continentale, le secteur aérien souffre encore de lourdes charges fiscales qui freinent la mobilité, particulièrement entre pays africains. Le Maroc rejoint ainsi un cercle restreint d’États favorables à une mobilité régionale facilitée, aux côtés de pays comme la Libye, le Lesotho, le Malawi, l’Algérie, l’Eswatini ou la Tunisie.
En revanche, certains pays comme le Gabon, la Sierra Leone, le Nigeria, Djibouti ou le Niger affichent des coûts élevés pour les vols internationaux, tandis que la Guinée, le Bénin et la République démocratique du Congo figurent parmi les plus onéreux sur les trajets intra-africains.
L’Afraa souligne les disparités structurelles existantes entre États, qui constituent un obstacle au développement d’un espace aérien africain intégré. Le rapport appelle à une réforme concertée du cadre fiscal et réglementaire à l’échelle du continent.
La position avantageuse du Maroc découle d’une stratégie ambitieuse de rayonnement régional, visant à fluidifier les échanges humains, économiques et logistiques avec l’Afrique subsaharienne, l’Europe et les régions voisines. Cette dynamique est portée par l’Office national des aéroports (ONDA) et la compagnie nationale Royal Air Maroc, dans un contexte de libéralisation progressive du ciel africain et d’essor du tourisme régional.
Alors que l’Union africaine encourage la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf) et le Marché unique du transport aérien africain (MUTAA), le Maroc s’affirme comme un facilitateur majeur de la connectivité africaine, appuyé sur une fiscalité maîtrisée pour renforcer sa compétitivité.