Le Maroc renforce son rôle de plateforme de dialogue social continental en organisant, à Marrakech, la 6ᵉ édition de la conférence annuelle de l’Association des Autorités Africaines de Supervision des Retraites (APSA). Ouverts ce mercredi, les travaux réunissent des représentants venus d’une vingtaine de pays africains.
Organisé par l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) en collaboration avec FSD Africa, l’événement aborde le thème : « Renforcer la résilience du paysage des retraites en Afrique ». L’objectif est clair : adapter les systèmes de retraite aux multiples défis contemporains, qu’ils soient démographiques, économiques, numériques ou climatiques.
Durant deux jours, régulateurs, décideurs publics, experts financiers, institutions internationales et chercheurs échangent autour des grandes mutations du secteur : l’impact du vieillissement, l’importance de couvrir les travailleurs du secteur informel, les instabilités des marchés, ou encore les risques technologiques croissants.
Dans son discours d’ouverture, Othman Khalil El Alamy, président délégué de l’ACAPS, a appelé à une régulation plus préventive et à une gestion proactive des risques pour garantir la sécurité financière des futurs retraités. Il a souligné la nécessité d’adapter les cadres réglementaires aux réalités changeantes du continent.
Parmi les axes prioritaires discutés figurent l’harmonisation des législations entre pays, la digitalisation des services de prévoyance sociale, l’intégration des travailleurs informels, et le développement de bases de données communes pour mieux piloter les systèmes.
L’APSA plaide pour une coopération renforcée entre les pays francophones, anglophones et lusophones afin de partager les bonnes pratiques et de structurer une expertise africaine solide dans la gestion des retraites.
Cette conférence constitue un moment clé dans la construction d’un espace de coopération technique entre États africains. Face à la faible couverture sociale, à la jeunesse de la population et à la prédominance de l’informel, les réformes concertées apparaissent incontournables.
Les travaux se clôtureront ce vendredi 11 juillet avec l’adoption d’une feuille de route commune, fixant les priorités stratégiques du secteur à l’horizon 2035.