Le gouvernement malien a acté, le 9 juillet 2025 en Conseil des ministres, une revalorisation attendue depuis plus d’une décennie : la valeur indiciaire dans la fonction publique passe de 400 à 470 FCFA. Cette hausse de 17,5 % s’inscrit dans le cadre du Pacte de stabilité sociale et de croissance signé en 2023 entre l’État, les syndicats et le patronat.
Le coût budgétaire de la mesure est estimé à près de 104 milliards FCFA. D’autres revalorisations sont prévues à moyen terme : en janvier 2026, janvier 2028 et janvier 2030, pour une montée progressive des rémunérations. Jusqu’à présent, l’indice n’avait pas été modifié depuis 2014, alors que l’inflation avait sérieusement érodé le pouvoir d’achat des agents publics.
Avec cette révision, le Mali dépasse désormais le Burkina Faso (450 FCFA) et le Niger (420 FCFA), mais reste derrière le Sénégal (526 FCFA) et la Côte d’Ivoire (533 FCFA). À titre de comparaison, le salaire moyen brut d’un fonctionnaire malien avoisinait 100 000 FCFA en 2023, contre 120 000 au Burkina Faso et jusqu’à 160 000 en Côte d’Ivoire.
Cette décision intervient dans un contexte économique fragile. Le pays consacre une part importante de son budget à la sécurité, dans un climat de conflit persistant au nord et au centre. La masse salariale publique représente environ 48 % des recettes fiscales et 35 % des dépenses de l’État. En 2025, le déficit budgétaire est projeté à 5,8 % du PIB, alors que l’inflation alimentaire dépasse 9 %.
Malgré ces contraintes, les partenaires sociaux saluent un geste d’apaisement et un pas vers la justice salariale dans l’espace UEMOA. Reste à savoir si le Mali pourra maintenir cet engagement dans la durée, en fonction de ses performances économiques et de sa capacité à mobiliser des recettes dans un environnement régional tendu.