L’Institut algérien du pétrole sacré par l’OPEP, entre prestige et contradictions économiques

L’Institut algérien du pétrole (IAP) vient d’être couronné « meilleur institut énergétique au monde » par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Une consécration qui met en lumière l’expertise algérienne dans la formation des cadres du secteur des hydrocarbures. Créé en 1965, l’IAP est aujourd’hui une référence internationale, et ce prix vient confirmer son rayonnement bien au-delà des frontières nationales.

Cette distinction intervient alors que l’Algérie se repositionne sur l’échiquier énergétique mondial. Dès août 2025, sa production de pétrole brut augmentera de 12 000 barils par jour, suite à une décision prise lors d’une réunion ministérielle de l’OPEP+, tenue par visioconférence.

Mais ce succès sur le plan énergétique contraste avec un climat économique intérieur plus morose. Les règles d’encadrement des importations, récemment adoptées, sont jugées peu concertées et alourdissent davantage une bureaucatie déjà paralysante. Plusieurs fédérations patronales expriment leur inquiétude face à ces mesures, qui risquent de freiner l’activité du secteur privé.

Par ailleurs, les exportations hors hydrocarbures peinent toujours à décoller, malgré les ambitions de diversification. En cause : lenteurs administratives, déficit d’infrastructures logistiques, barrières douanières persistantes et absence de stratégie nationale claire. Ces faiblesses structurelles entretiennent une dépendance au pétrole difficile à rompre, malgré les recettes confortables engrangées récemment.

Entre excellence académique dans l’énergie et freins économiques chroniques, l’Algérie avance à deux vitesses. L’IAP incarne une vitrine de modernité et de compétence, là où l’économie nationale attend encore un sursaut de réformes concrètes.

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