La Compagnie nationale de pétrole libyenne (NOC) alerte sur une vague d’attaques visant ses infrastructures dans l’Est du pays, particulièrement dans le Croissant pétrolier, zone cruciale pour les exportations de brut. Depuis début juillet, quatre sabotages ont été recensés contre des oléoducs reliant les champs de Sarir, Zueitina et Ras Lanouf. Résultat : plus de 180 000 barils de pétrole perdus chaque jour. « Ces actes criminels menacent non seulement notre économie, mais aussi la stabilité régionale », a dénoncé Farhat Ben Gdara, président de la NOC, ce mercredi à Tripoli. Il a exhorté les forces militaires de l’Est à renforcer la surveillance des sites et demandé l’ouverture d’une enquête indépendante.
Les attaques, menées avec des explosifs et des tirs coordonnés, seraient imputables à des groupes armés opérant entre Ajdabiya et Ben Jawad. Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué ces actions, des soupçons pèsent sur des milices locales opposées aux autorités de Tobrouk, sur fond de tensions autour du partage des revenus pétroliers.
S’étendant sur près de 300 kilomètres entre Ras Lanouf et Sidra, le Croissant pétrolier abrite les principaux terminaux d’exportation de brut du pays. Il est régulièrement au cœur d’affrontements armés. Le pétrole représente à lui seul 95 % des recettes d’exportation de la Libye.
Face à cette situation, la NOC a suspendu les activités de deux stations de pompage et ralenti les flux vers Ras Lanouf et Es Sider. Une baisse de 12 % des exportations est attendue ce mois-ci.
L’ONU, l’Union africaine et l’Union européenne ont, dans une déclaration conjointe, condamné ces actes de sabotage et rappelé que les installations pétrolières doivent rester à l’écart des conflits, en vertu du droit international. Cette recrudescence des violences intervient dans un contexte politique fragile, alors que des pourparlers se poursuivent à Genève sur la répartition des revenus pétroliers.