Le Maroc investit massivement pour redynamiser son élevage

Face aux impacts croissants du changement climatique et à la sécheresse prolongée qui fragilise l’élevage, le Maroc a dévoilé un ambitieux programme national pour restaurer son cheptel. L’annonce a été faite par le ministre de l’Agriculture, Ahmed Bouari, à l’issue du Conseil de gouvernement du jeudi 22 mai 2025. Ce plan stratégique s’étale jusqu’à fin 2026 et mobilise un budget de 6,2 milliards de dirhams, soit environ 620 millions de dollars. Il s’inscrit dans la lignée des orientations royales visant à soutenir les agriculteurs et à renforcer la résilience du secteur face aux aléas climatiques.

L’approche adoptée repose sur cinq grands axes. Le premier est d’ordre financier : près de 50 000 éleveurs bénéficieront de mesures d’allègement de dettes, pour un total de 700 millions de dirhams. Les créances de moins de 100 000 dirhams seront annulées à hauteur de 50 %, celles comprises entre 100 000 et 200 000 dirhams bénéficieront d’un effacement de 25 %, tandis que les dettes supérieures seront restructurées avec suppression des pénalités de retard.

Le deuxième axe, doté de 2,5 milliards de dirhams, concerne l’aide à l’alimentation animale. L’État subventionnera l’orge à hauteur de 1,5 dirham par kilogramme (7 millions de quintaux ciblés) et les aliments composés destinés aux petits ruminants à 2 dirhams par kilogramme. La préservation des femelles reproductrices constitue le troisième pilier. D’ici mai 2026, plus de 8 millions de brebis et de chèvres seront identifiées. Pour chaque femelle conservée, les éleveurs recevront une subvention directe de 400 dirhams.

Une vaste campagne sanitaire est également prévue. Avec un budget de 150 millions de dirhams, elle vise à traiter et vacciner 17 millions d’animaux contre les pathologies exacerbées par la sécheresse. Enfin, un appui technique et génétique est prévu. Cinquante millions de dirhams seront investis dans la formation des éleveurs et l’amélioration des races locales, dans une logique de durabilité et de performance.

Ce programme vise non seulement à sauvegarder un secteur vital pour l’économie rurale, mais aussi à anticiper les défis futurs liés à la sécurité alimentaire et à la transition climatique.

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